Nous connecter à nos vrais désirs
Se connecter à nos vrais désirs, cela voudrait dire qu’il y en a des vrais et des faux ? Qu’est-ce qui les distinguerait ? Pourquoi et comment réussir à le faire ? C’est ce que je vous propose d’explorer ensemble.
Saurais-je faire la liste de mes vrais désirs ?
Un exercice rigolo à faire est d’imaginer ce que vous feriez si vous gagniez au loto. Qui a dans sa liste acheter une grande maison, une belle voiture, des beaux vêtements ? Vous feriez des voyages et des cadeaux pour vos proches ? Qui déciderait d’arrêter de travailler ? Je m’avance un peu, mais mon petit doigts me dit que pas mal de mains ce sont levées. Et là je me dis : mais pourquoi la liste est si semblable pour tous alors que nous sommes si différents ? Pourquoi répondre par le même type de désirs ? N’y aurait-il pas quelque chose de l’ordre du réflexe dans ces réponses ? La liste de nos désirs est-elle cette liste normée dont nous avons souvent entendu parler, claire et socialement bien acceptée ? Je pense que sans y penser, nous l’avons adoptée et mise au premier rang dans notre esprit.
Si nous élargissions la discussion à la question de ce qui nous rendrait plus heureux vraiment, serions-nous capables de l’exprimer facilement, spontanément ? Ou sortirions-nous aussi une liste « réflexe » ? Ou resterions-nous muet en nous disant que finalement, nous ne savons pas vraiment ?
Dans la liste réflexe, il y a surement beaucoup d’idées qui sont finalement empruntées à d’autres. Ils les ont peut-être eux-mêmes empruntées à une norme dominante, bien entretenue car elle sert certains modèles, comme par exemple la société de consommation. Nous pourrions nous demander, qui ne voudrait pas avoir une grande maison (ou un appart luxueux, de chouettes objets…) ?
Mais en faisant un pas de côté, est-ce notre vrai désir de posséder toujours plus à une époque où de plus en plus de personnes manquent du strict minimum et où la nature est exploitée au-delà de l’acceptable ? Peut-être voulons-nous vraiment plus d’espace, mais est-ce dans notre maison ou dans notre esprit encombré ? Ne plus avoir à travailler est-ce un vrai désir ? Cela ne nous manquerait-il pas de vivre ce processus de faire un effort, de persévérer et de développer des compétences, de réussir à créer quelque chose d’utile à d’autres, de contribuer à la vie du groupe, d’être fier de nous-même ?
A ce stade, je me demande : et si les faux désirs seraient ceux de l’ego, qui a oublié de prendre un peu de recul, et les vrais désirs seraient ceux de l’âme trop discrète ?
Pourquoi est-ce si important de distinguer mes vrais désirs des faux ?
Je pense que vous devez sentir en vous que de vivre ses vrais désirs est évidemment source de plus de satisfaction. Pourquoi ? Car nous alignons alors nos actions à nos valeurs. Nous nous sentons bien, apaisés au plus profond de notre âme. Nous nous sommes écoutés et nous avons rempli un vide intérieur. Plus besoin de compenser avec des distractions et les faux désirs. Plus besoin de chercher ce qui ne va pas.
Nous allons bien. Alors tout le monde y gagne. Nous sommes plus agréables pour notre entourage. Nous sommes plus disponibles mentalement pour aider. Il devient inutile de surconsommer biens et services, de nous comparer aux autres, de nous « montrer » sur les réseaux sociaux.
Nous aurons peut-être découvert parmi nos vrais désirs l’envie de contribuer à la communauté localement, le courage de donner la priorité au temps passé avec nos enfants par rapport à celui pour notre « réussite sociale », une motivation durable pour participer à un changement de société plus écologique et encore plein d’autres choses puissantes et belles.
Il est vrai que tout désir ne peut pas être satisfait même si c’est un vrai désir. Mais le fait qu’il soit vraiment le vôtre va vous motiver et vous donner plus de chances d’y arriver. Si vous avez l’impression qu’il est irréaliste, prenez le temps de réfléchir si c’est le désir qui l’est ou le moyen que vous employez pour y arriver. Peut-être aussi n’arrivez-vous pas à renoncer à quelque chose qui doit pourtant disparaitre pour donner naissance à quelque chose de nouveau. Nous changeons et certains rêves se « périment ». Et puis tous n’est pas réalisable, même quand c’est une envie sincère. Nous pouvons aussi en profiter pour ressentir de la gratitude pour ce que nous avons.
Alors comment se connecter à nos vrais désirs ?
Le premier pas est de prendre conscience de nos pensées réflexes. Je me sens triste. Je me dis que je veux cet objet, ce voyage, ce job bien payé, cette relation… ou alors est-ce la solution réflexe et donc un faux désir ? C’est déjà un premier pas très efficace que d’avoir conscience de cela. Je peux alors me demander quel vrai désir non écouté, ou relégué comme la dernière des priorités, fait vraiment que je me sens triste.
Il va falloir prendre du temps pour nous rappeler qui nous sommes vraiment.
- Nous allons chercher ce qui vibre en nous en écoutant nos émotions. Faisons de l’espace dans notre esprit en l’apaisant, en faisant ralentir le flot des pensées. Nous pouvons essayer un exercice de pleine conscience qui nous reconnecte au présent et met de côté le passé et le futur.
- Changer la manière dont nous nourrissons notre esprit va nous aider. Pour cela, il est efficace de nous déconnecter de tout ce qui entraine notre esprit de comparaison : médias, réseaux sociaux, échange de ragots, etc.
- Nous pouvons essayer des exercices de créativité en associant des idées les unes aux autres en map mind, en imaginant nos actions si nous avions une baguette magique ou s’il ne nous restait qu’une semaine à vivre.
- Surtout, accordons nous notre propre confiance. Confiance en nos capacités à trouver les réponses, à entendre ce qui est vraiment important pour nous. Mettons notre tête de côté l’espace d’un instant et passons par notre cœur pour écouter ce qu’il a à dire.
Les désirs sont des moteurs très forts. Nous reconnecter à ceux qui sont vraiment les nôtres, qui émanent de notre vie intérieure, de nos valeurs, nous met sur un chemin qui conduit à la paix. Car nous accomplissons alors ce qui nous fait vraiment du bien. Et ce n’est pas égoïste de suivre ce chemin car nous sommes alors plus forts pour faire du bien autour de nous. Ce n’est pas facile, mais on se donne la chance d’essayer ?
Image : Jude Beck