« Je n’arrête pas de courir ! » 

Dialogue banal dans un couloir au bureau ou devant la grille de l’école : « Bonjour, ça va ? ». « Oui, mais je cours de partout ». « Pareil ici, comme d’habitude ». Pensée banale : « C’est comme ça pour tout le monde. Pas le choix, nous ne sommes pas du côté des fainéants qui attendent que la vie passe ». Des phrases qui sont dites et pensées non sans une certaine fierté. La norme est d’être tous débordés. L’hyperactivité, le côté supermen et superwomen sont socialement très valorisés et valorisants…

Pourtant, il y a bien un revers de la médaille, que nous payons cher. A vouloir tout faire, nous nous épuisons physiquement et moralement. Et cela ne nous suffit pas de le faire. Nous nous encourageons les uns les autres à continuer comme ça en nous nous le racontant comme une preuve de courage et de réussite. L’avoir et le faire sont les moyens de prouver (aux autres ou à nous-même ?) que nous réussissons notre vie. Nous aurions du mal à répondre « Pour moi, c’est plutôt tranquille. Je n’en fais pas trop car je préfère avoir du temps pour ce qui compte pour moi comme la santé ou le partage avec ma famille. C’est aussi meilleur pour ma joie de vivre ».

En clamant (un peu fièrement) d’être débordés, nous nous faisons du mal les uns aux autres. Cette comparaison, cette obligation sociale nous encouragent à perpétuer cette mauvaise habitude du toujours plus.

De plus belles choses à nous raconter

Avant de réussir à calmer le tempo, commençons par ne plus nous répéter cela. Nous diminuerons ainsi un peu la pression que nous exerçons les uns sur les autres. Au contraire, prenons le temps de nous dire ce qui va bien dans notre quotidien et pourquoi. Même si ça a l’air d’être de choses anodines. Cela nous rappellera l’importance des petits bonheurs de la vie et aussi la chance que nous avons de pouvoir les vivre et en profiter. Il y a de vraies épreuves dans la vie, il est préférable de savourer les périodes sans. Soyons fiers de revendiquer que par une vie apaisée, nous sommes heureux de privilégier :  

• le besoin de vivre à un rythme plus humain
• la santé avant l’ego
• du temps pour des relations plus profondes
• la confiance en nous plutôt que des paroles qui nous tirent tous vers le bas

Prêts à changer d’état d’esprit et de ne plus voir le fait d’être débordé comme une fierté ?  Prêt à ne plus nous répéter cette histoire les uns aux autres ?

Image : Owen Vachell